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Agde

Château Laurens

1898-1900, Technique mixte sur enduit


Héritier d’une immense fortune, Emmanuel Laurens entreprend en 1897 la construction de ce palais singulier, « la Villa Laurens », sur sa propriété de Belle-Isle. Il va y exprimer, dans ses choix architecturaux et décoratifs, son goût pour les avant-gardes artistiques en travaillant avec des artistes marqués par le courant Art Nouveau.

A sa mort en 1959, le château se dégrade jusqu’à son acquisition, en 1994, par la ville d’Agde.

De par sa situation géographique proche de la mer, de par le manque d’entretien en raison du fait que le bâtiment ait été abandonné, les décors peints sont dans un mauvais état de conservation. Des infiltrations d’eau depuis les toits ont provoqué des détachements de l’enduit dans plusieurs zones et la formation de poches.

Les supports souffrent de différentes altérations suivant leur nature (bois, plâtre, sable + chaux, papier) et leurs agents de dégradations (notamment les conditions environnementales instables, la présence d’eau, l’exposition à la lumière).

La couche picturale présente également différents états de conservation selon les zones, présentant généralement un fort encrassement, ce qui confère au décor un aspect grisâtre et taché. On relève des taches de moisissures et des auréoles d’humidité qui ont modifié les couleurs, participant ainsi à l’aspect chaotique de l’ensemble.

Les facteurs d’altérations sont multiples et sont dus soit à un défaut de mise en œuvre de la peinture, soit aux matériaux constitutifs de la peinture (tel que le liant), soit à cause du support. Cela se traduit par un écaillage généralisé du film de peinture, plus ou moins fort dans son ampleur en fonction de son emplacement et de son épaisseur.

Diverses campagnes de repeints ou de badigeon sont visibles sur le décor et concernent parfois de très larges pans de mur.

Dans une première phase de restauration, et en tenant compte de l’état général de conservation de l’ensemble des décorations, les opérations suivantes ont été effectuées :

  • Un dépoussiérage et un décrassage pour éviter de fixer la saleté sur la couche picturale lors de l’intervention de consolidation et permettre un résultat optimal.
  • Consolidation de l’enduit des zones considérées à risque.
  • Consolidation et refixage du film de peinture visant à rétablir une adhésion au support.
  • Pose d’un papier de protection sur les décors, en vue de la première phase des travaux dans les zones les plus problématiques.

 

Après la réalisation d’un relevé de l’humidité relative et de la température de l’air à l’intérieur et à l’extérieur du monument, une deuxième phase de restauration a consisté à ;

  • La réalisation de différents tests de nettoyage afin de débarrasser les décors peints de toutes les substances étrangères déposées ou appliquées au cours du temps, ainsi que les retouches exécutées lors de restaurations précédentes.
  • Un nettoyage étendu à l’ensemble des compositions : deux protocoles généraux ont été mis en place.
  • Le traitement des supports et des couches picturales
  • Un masticage : une approche différenciée pour deux types de lacune a été choisie.
  • La réintégration chromatique afin de constituer une unité formelle et esthétique des décors.
  • Restitution des décors intérieurs et extérieurs ainsi que des dorures.

Il réouvrira ses portes au public en juin 2023.


Durée des travaux : En cours
Montant du marché : 597 305,60 € HT
Maîtrise d’ouvrage : Communauté Agglomération
Maîtrise d’œuvre : RL & Associé